raid-is-greg

raid-is-greg

Nivolet-revard: le compte-rendu.

 

Bon le voilà...j'ai appelé cela compte-rendu , parce qu'on peut pas vraiment parler de résumé!...bon courage!

Après le trajet en voiture et un après-midi bien ensoleillé et très agréable, en famille, au bord du lac du Bourget, nous gagnons un petit hôtel très pittoresque d'Aix les bains.


Dans le hall, une grande estampe japonaise colorée évoquant une scène « type kamasutra », ...dans la chambre, un immense miroir face au lit et un petit espace lavabo-bidet séparé du lit par un épais rideau!...on se croirait dans un hôtel de passe tiré d'un film des années cinquante!...Il y a parfois des surprises quand on réserve par internet! Mais ce passé, qu'on imagine sulfureux, semble révolu et nous sommes bien reçus et prêts à passer une bonne nuit avant d'affronter la montagne!


Le lendemain, le départ est donné depuis le petit village de Voglans. C'est vraiment sympathique car l'épreuve est d'importance, le plateau très relevé, et pourtant l'organisation reste très conviviale, presque familiale.


L'état d'esprit est d'ailleurs excellent avec un intérêt marqué pour la protection de l'environnement et deux chèques remis à l'issue de la course, l'un à une association venant en aide aux sinistrés du Japon et l'autre au Comité départemental handisport.

Par ailleurs, un coureur japonais est présent parmi nous. Il a remporté un trail japonais jumelé avec celui-ci et y a gagné son séjour en France. Même récompense pour le premier masculin et la première féminine aujourd'hui: une semaine au japon avec participation à un trail!


Les teams Scott et Platinium sont en force, mais le grand favori est évidemment Julien Rancon, champion de France de course en montagne, puis de trail court l'an passé et déjà vainqueur d'une manche du circuit long cette année, devant Thomas Lorblanchet, s'il vous plait!


8h30: le départ est donné du stade...Et voilà ce qui nous attend:











Etape 1:




Je suis calé autour de la trentième place, dans un gros peloton attaquant des rues de Voglans qui me semblent emprunter des pentes déjà bien raides!

La route emprunte un virage déjà bien pentu quand je vois Ludovic Pommeret couper le lacet, monter direct dans le talus, et gagner ainsi une dizaine de places dans le peloton avec un immense sourire, hyper facile!...on est pas tous égaux face à la montagne!...


Par une succession de montées et descentes nous arrivons au petit village de Méry, au kilomètre 5.

Nous quittons les ruelles et arrivons dans des chemins pour entamer la première grosse difficulté de la journée: l'ascension du Malpassant.

600m de dénivelé pendant 3 km, la pente est déjà bien costaud et nous progressons à travers la forêt! Nous courons encore au début puis marchons ensuite. Tant que l'on pouvait courir, ça allait bien, mais quand il s'agit de marcher j'ai l'impression d'être moins efficace que les spécialistes et je perds du temps. Ma technique ne doit pas être bonne! Je m'efforce de relancer en trottinant dès que la pente est un petit peu moins raide, sans me laisser aller. Les sensations sont en tous cas positives et je ne veux pas trop forcer. Difficile de savoir quel rythme adopter quand on fait si rarement de la montagne, que la chaleur s'annonce forte, que les distances varient d'une course à l'autre...


Un passage à flanc de falaise équipé de chaines est plus dégagé et nous permet de profiter d'une très belle vue sur le lac en contrebas. Dans la montée, notre coureur japonais me dépasse et je constate qu'il court chaussé d'Adizero, des chaussures hyper fines et légères, destinées aux courses sur route! Ça me parait hasardeux de s'engager en montagne avec ça, mais chacun sa technique et il a plutôt l'air de très bien s'en débrouiller!

Et nous arrivons au premier sommet du jour, le Malpassant, 960m. Jusqu'ici tout va bien, les sensations sont bonnes, la température agréable.






Etape 2:



 

Nous nous engageons dans une première descente assez douce de 2 km. A la sortie d'un virage, nous distinguons au sommet de la crête, la grande croix argentée du Nivolet.



Nous arrivons à Pragondran (alt.830m) où le 1er ravitaillement nous attend, mais personne ne s'arrête et nous attaquons ensuite, la 2ème grosse difficulté qui se décomposera en 2 ascensions pour rejoindre la Croix du Nivolet.





Etape 3:



Notre petit peloton a volé en éclat et je me retrouve totalement seul dans cette ascension de trois kilomètres. Je rejoins les prés sous la croix (1330m) et quasiment au sommet, un photographe annonce « vous êtes toujours la première féminine »...J'avais l'impression d'être complètement seul tant que nous étions sous les bois, mais en me retournant à découvert je constate que 5-6 coureurs me suivent non loin, dont Isabelle Jaussaud, la gagnante des Templiers 2010.






Etape 4:



Nous basculons sur l'autre versant et un coureur très déterminé me double, avec ses bâtons, et s'engage à tombeau ouvert dans la descente. Là, je suis impressionné, mais je constate que je suis bien mentalement, car plutôt que de baisser la tête en me disant « ça y est ils vont tous me doubler » et de me laisser aller, je me décide à profiter de ce point de mire pour me forcer à descendre très vite. Je fais attention tout de même à rester souple , à ne pas me crisper, pour ne pas trop brasser le ventre ou m'exploser les cuisses, mais je tiens son rythme d'enfer. Quand la pente est trop raide il prend un peu d'avance, mais dès qu'elle faiblit je relance et le recolle. Dans la dernière portion, un garçon d'une dizaine d'année nous encourage d'une manière incroyable. Il hurle, mais vraiment il hurle comme un malade, hyper fort, à s'en exploser les cordes vocales, et sans jamais s'arrêter: « Allez, allez, allez, vingt-troisième position... » puis à mon passage: « Allez, allez, allez, vingt-quatrième position... » Il me fait bien marrer, et m'indique en plus la position!...merci, bonhomme! Cette descente très rapide, à bien creuser les écarts, et il n'y a plus personne derrière nous. Nous arrivons maintenant à la cascade de la Doria (alt.930m).






Etape 5:




Nous entamons maintenant la dernière grosse montée de notre programme pour atteindre la Croix du Nivolet (1547m) par le col de la Doria. La montée s'effectue dans des bois moins denses et on commence à bien sentir la chaleur monter. Dans les passages découverts le soleil éclaire joliment les flancs de la montagne et tape encore un peu plus fort. La température reste très agréable, mais certains semblent tout de même souffrir de la chaleur.

Nous arrivons alors au sommet à découvert et découvrons un superbe panorama. Nous effectuons un tour de l'immense croix du Nivolet avant d'entamer une première petite descente.






Etape 6:



Après un revigorant passage devant mon petit fan club, j'arrive au ravitaillement de la Féclaz. Je gagne quelques places en ne m'arrêtant pas, alors que plusieurs coureurs décident d'une pause et je pointe en 19ème position.


C'est ensuite une sorte d'immense plateau boisé que nous traversons. Je vois des plaques de neige à côté et je fais un petit détour pour aller courir dessus...histoire de...C'était une précaution inutile car ensuite, finalement d'autres passages seront plus enneigés et nous passerons dessus sans écart superflu! Nous sommes à quatre coureurs, trois hommes et Isabelle, pendant un bref moment, mais je relance sur ces portions plus roulantes et seule Isabelle s'accroche. C'est désormais une longue portion de course que nous allons partager ensemble.

Nous croisons son mari qui l'encourage en lui annonçant qu'elle est en train de creuser l'écart. Elle lui dit que ça commence à être dur et « qu'heureusement que monsieur est là!... » en me désignant....Je souris en lui répondant d'en profiter car ça n'allait peut-être pas durer!...Elle insiste « ah non, j'ai besoin de vous!... » C'est trop d'honneur, mais j'ai vraiment l'impression qu'elle n'a pas besoin de moi!...cela dit je prends tout de même les relais sur les portions où il faut allonger et envoyer. Elle dit être bien essoufflée et souffrir dans les montées. J'admire son courage, car elle ne faiblit jamais, maintient tout le temps un bon rythme, sans rien lâcher. La perspective d'une semaine au Japon semble un bon moteur!

Une dernière montée difficile sur des pistes de ski et nous voilà au Revard, point culminant de notre journée.


 














Etape 7:


Commence alors une longue, très longue descente par le sentier du Pertuiset, en perdant 600m de dénivelé.

 

 Le début est assez raide et pierreux et Isabelle prend un peu d'avance sur moi. Je la garde en point de mire pour me forcer à ne pas faiblir. Dans un virage plus sec, le bracelet de mon gps lâche et me voilà donc sans indication de distance ni de temps pour finir..pas trop grave de toute façon, il vaut mieux se concentrer sur la pose des pieds dans ce sentier où pierres et racines représentent des pièges. La descente dure , mais devient un peu moins abrupte. Je suis beaucoup mieux et allonge la foulée. Je dévale alors très rapidement dans les lacets...aucune douleur aux cuisses et encore pas mal de jus donc j'envoie et je me fais plaisir...je rattrape Isabelle et la double rapidement ...elle m'encourage au passage et me voilà point de mire à mon tour....Cette descente est vraiment très très longue et il faut un effort important pour maintenir sa concentration. C'est nécessaire pour ne pas faiblir, toujours imposer des relances et éviter les éventuels pièges. Je me méfie également du brassage de l'estomac imposé par les chocs répétés et évite de trop boire.

Tout en bas, le troisième ravitaillement nous attend. Jusque là, je ne me suis arrêté à aucun et n'ai vraiment pas beaucoup bu(encore pas assez, petit scarabée!...). Je me dis de bien m'hydrater avant d'aborder la fin de course et de profiter du ravito' pour boire deux verres d'eau plutôt que ma boisson énergétique du camel-back. J'ai à peine reposé mon verre, qu'Isabelle arrive en trombe, prend au passage un sac à dos que lui tend son mari et repart sans même ralentir!


Etape 8:



Je lui emboîte le pas aussitôt. Après avoir pointé en 20ème position, nous recourons un peu ensemble. Je lui fais remarquer que « ça commence à sentir bon le Japon!... » ...elle me répond en souriant « oh, arrêtez,.... »par peur que cela lui porte la poisse!


Le début est roulant et je mène le train, mais ensuite au lieu des montagnes russes qu'on nous avait annoncées, il s'agit plutôt de slalom dans les bois, où il faut se pencher, virer sec,...et ça ce n'est vraiment pas ma spécialité!...Isabelle me distance et un autre coureur me double à toute vitesse. Je n'ai pourtant pas de mauvaises sensations, mais j'ai toujours du mal dans ce type de portions.


Dernière grosse descente sur Méry et un nouveau coureur me double...il m'avait déjà dit le matin être un spécialiste des descentes, mais ça m'ennuie tout de même. Je relance donc et les jambes répondent bien. Problème, nous sommes désormais sur la fin du parcours du 26 km, et lorsque l'on double je me pose parfois la question de savoir si c'est un coureur du 26 ou du 51.


Etape 9



Dernière partie de course, après un dernier ravito' où je ne m'arrête toujours pas. Après une nouvelle descente où je relance, arrive une bonne montée. Rien à voir avec ce que nous avons rencontré le matin, mais elle semble tout de même faire des dégâts, puisque j'y vois au loin cinq coureurs marcher péniblement...Parmi eux des coureurs du 26, mais aussi le dernier concurrent à m'avoir doublé. J'accélère fortement et quand j'arrive au pied de la montée, je constate avec plaisir, que je parviens sans difficulté à courir dans la montée. Je les rattrape donc assez vite. Mon adversaire m'emboitera-t-il le pas?...je ne me retourne même pas et continue à accélérer ensuite sur la plat. Il y a tout de suite après un pont et sur celui-ci, je vois un nouveau concurrent marcher ...je le passe à fond et constaterai une fois la ligne franchie que c'était Alexandre Daum, un très bon trailer. Les sensations sont toujours bonnes et je poursuis donc sur ce rythme très soutenu. J'aperçois alors notre coureur japonais et le dépasse également. Il semble complètement cuit le pauvre!...Nous revoilà dans les rues de Voglans, je ne me retourne toujours pas et aperçois le stade...Je suis à la fois content d'en finir, ravi de distinguer Lubin sur les épaules de Manuella,...mais presque déçu que cela soit déjà terminé!...j'en veux encore!...

Je franchis finalement la ligne en 16 ème position et reçois les remerciements et la bise d'Isabelle....J'ai pas le sentiment de l'avoir aidée tant que ça, mais bon,...

Finalement je suis très satisfait de cette course, notamment, en comparaison avec le fiasco parisien. Je me dis que je suis presque un peu trop frais à l'arrivée... surtout qu'il y a quatre concurrents pas très éloignés...mais bon pas facile de savoir quel rythme adopter dans des conditions si éloignées de mes habitudes. Et se mettre trop dans le rouge c'est perdre de très nombreuses minutes à la fin. Donc je savoure déjà cette très belle journée...mais je garde beaucoup d'envie pour la suite! J'en veux encore des paysages si magnifiques, des ambiances si sympas, ...




Alors pourquoi un podium en finissant 16ème?....


Les 10 premiers au scratch étaient récompensés, puis les trois premiers de chaque catégorie, sans cumul possible.


Devant moi, plusieurs vétérans entre la 10 ème et la 16ème place...


16-10-3=...3...le compte est bon, merci Bertrand,...je finis 3ème sénior et monte sur le podium avec un membre éminent de mon mini fan club...


….membre éminent qui se délectera pour son goûter d'une portion de l'énorme et conviviale tartiflette pour 1000 personnes, sympathiquement préparée par les bénévoles!...


Bravo l'équilibre alimentaire, mais Lubin devait bien découvrir tous les plaisirs de la montagne!





Le classement:

1 RANCON Julien                      SEM     04:13:48
2 BRINGER Patrick                    SEM     04:23:08
3 DUBOULOZ Charles               ESM     04:26:02
4 POMMERET Ludovic              SEM     04:31:51
5 THIERY Benoit                        SEM     04:43:03
6 GIGUET Pascal                        V1M     04:44:26
7 CURIEN Yann                         SEM     04:45:13
8 SOULES Jean                          V1M     04:53:04
9 PEPEY Jean pierre                    V1M    04:54:37
10 MERLE Sebastien                   SEM    05:03:10
11 LAVASTRE Olivier                V1M    05:04:14
12 LEJEUNE Arnaud                   SEM   05:04:44
13 BOEBION Christophe            SEM    05:05:54
14 JAUSSAUD Isabelle               V1F     05:09:42
15 LANFRANCHI Jean philippe  V1M   05:11:32
16 VERRIER Gregory                  SEM    05:11:55
17 WAMSTER David                  SEM    05:15:18
18 DAUM Alexandre                  SEM     05:15:20
19 POIRIER Laurent                   V1M    05:16:44
20 LANG Emmanuel                   SEM    05:16:49
21 PROVILLE Romain               SEM    05:16:56
22 GOBERT Maud                     SEF     05:16:57
23 POINTEAUX Stephane         V1M   05:17:26
24 COLLOMB Martial               SEM    05:19:01
25 VIET Vincent                        SEM     05:22:24
26 YOKOYAMA Tadao           V1M    05:22:52


Découvrez la playlist nivolet avec Asa


11/05/2011
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 22 autres membres