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La Diago': Acte 1: Jusqu'ici, tout va bien!

Le départ est donc donné et nous avançons petit à petit, dans un vaste mouvement de foule, tous collés les uns aux autres...on se croirait dans un concert ...le piètinement malencontrueux n'est pas loin!

Puis, nous nous engageons sur la route qui longe la mer et je parvins à m'extraire progressivement du ventre mou du peloton pour grapiller les places. Je reconnais alors la casquette bleue hawaïenne d'Erik Clavery et me porte à sa hauteur pour le saluer. Nous courrons environ les quinze premiers kilomètres ensemble en discutant de temps à autres. Erik prépare vraiment à fond cette course depuis un an, et terminera 4ème, une superbe place!

Nous commençons après quelques kilomètres à grimper entre les champs de canne à sucre. La pluie redouble ( ce qui fait x 15, par rapport à la métropole!) et le chemin ravineux que nous empruntons à l'aspect d'un torrent! Jer suis vraiment bien et facile,...pour le moment...Nous remontons peu à peu quelques places et après une quinzaine de kilomètres de piste forestière, nous voilà dans le petit chemin, étroit et raide qui monte au Piton de la Fournaise. Là, je vois bien qu'Erik et les gars avec qui il coure  grimpent plus efficacement que moi, et je laisse filer et me concentre sur ma course.

La pluie cesse enfin, tant mieux car il commence à faire assez froid sur les côteaux du volcan...et le sentier n'est pas du tout évident à trouver dans ce paysage lunaire, désertique, en pleine nuit, où les seules indications sont des petits traits de peinture blanche sur des rochers. Au ravito', du volcan, je suis 13e...je me doute bien que derrière, ça va remonter et je ne me fais pas vraiment d'illusion sur cette place, mais je suis bien. Dans les montées, je suis moins rapide que certains , mais je gère bien les ravito, sans perdre de temps. Le problème, c'est que j'ai du mal à tolérer l'alimentation. et je ne peux pas trop me nourrir. Nous grimpons dans des paysages vertigineux vers l'Oratoire Ste Thérèse, de nuit. Puis c'est la grande descente sur les flancs du volcan, et là, bonne surprise, je descends super bien...tout en souplesse, sans me retenir, pas du tout crispé  comme dans la première descente d'Annecy, et même très rapide. Je reprends même facilement trois réunionnais!

Arrivé en bas, dans les champs où poussent naturellement des arums gigantesques, le jour se lève et nous pouvons éteindre les frontales. Paysage de rêve!...Petit ravito'-express et nous nous lançons dans l'ascension du piton des neiges. A mi-pente, Antoine Guillon me rattrape. Je sais qu'il part souvent très prudemment et j'ai l'occasion de le remercier pour les conseils qu'il m'a envoyé par mail. J'effectue une bonne partie de l'ascension avec lui, parfois en discutant, ce qui me donne l'occasion d'apprécier sa technique. En fait, la montée est raide, donc il marche, mais la moindre pente inférieure, le moindre sol un peu plus roulant, et il relance immédiatement en trottinant...c'est une  alterance permanente qui ne me convient guère, un peu trop au taquet tout le temps, je décide de suivre mon propre rythme, en marchant jusqu'au sommet. Je ne perds finalement presque rien et nous repartons ensemble du ravito' de la Caverne Du four, c'est-à-dire le gîte du Piton des Neiges. Me voilà 18ème. Nous croisons alors ceux qui arrivent au ravito' et je reconnais Thierry Champy et Guillaume Lenormand, du team Quechua!...Pas normal, ça, pas normal,...Nous entamons alors la descente.

C'est à nouveau la grande cavalcade pour moi, je gambade dans la descente sautant de pierre en pierre et je sème Antoine! Je double à nouveau des Réunionnais, dont le grand favori, Didier Mussard. Il semble soufrir d'un genou et abandonnera au pied de cette pente. En bas de la descente très technique, nous retrouvons une portion de route pour nous emmener jusqu'au centre de Cilaos. Là, je vais moins vite, mais je m'y attendais. Quelques concurrents repassent et revoilà Antoine. Nous arrivons ensemble au ravito'. Il est 11è, je suis 12ème...il finira troisième, moi 85ème!..cherchez l'erreur! En tout cas, je suis très satisfait d'avoir partager la moitié de la course de coureurs d'un tel niveau...c'est très enrichissant et cela me permet de me dire que j'ai tenté quelquechose...pas grave si ce n'est pas passé, je préfère ça que trop gérer, être trop prudent et regretter ensuite de n'avoir pas fait le maximum. Et jusque là, les sensations sont bonnes, aucun essoufflement, pas de sensation de prendre trop de risques...

Problème au ravito', la nourriture ne passe toujours pas, et ce d'autant plus qu'il commence à faire bien chaud. Cela devient vraiment problématique. Je sens que les jambes ne répondent plus trop, j'espère juste un coup de moins bien....Après une succession de descentes et montées pour franchir des ravines, nous entamons la grimpette qui nous amène au pied du Taïbit,  réputé comme le passage délicat, où la course se joue souvent. Antoine a filé mais je suis encore 13ème, nous avons fait plus de la moitié du parcours. Je bois un coup et réponds rapidement à une petite interview TV. Le speaker me demande comment ça va. Je lui réponds que c'est dur depuis Cilaos (soit 7KM). Il me demande alors comment je vois la fin de la course. Je lui réponds que je vais juste tenter de gagner l'arriver tout doucement. Il semble un peu déçu par ce manque d'ambition, mais je sens très bien que ça va être dur désormais pour moi. J'ai fait cette première moitié de course en une dizaine d'heures....ce qui veut dire qu'il me reste entre 17 et 25 heures d'effort selon mes prévisions, très approximatives, car manquant totalement de repères sur le parcours...cela risque d'être douloureux...et ce le sera vraiment!...



25/10/2009
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