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La 6000D: le récit: Une bonne répétition!


Après trois semaines de tergiversations (était-ce une bonne occasion de faire de la montagne ou un risque exagéré de se blesser ou de se fatiguer?...) et de difficultés d'organisation (comment faire la route, où se loger?...), nous avons finalement pu participer à la 6000D ce week-end.


Rendez-vous était ainsi pris au péage de l'autoroute d'Ancenis, ce vendredi à 8h30 avec Stéphane Vétil et Fred Cantin, du team Opel Hamon Côtes d'Armor.


Stéphane a déjà couru l'UTMB et la Diagonale des fous. Quant à Fred entre les Raid Séries dans le monde entier (Équateur, Scandinavie, Australie,...), les trails en Himalaya et ses deux UTMB (43ème en 2009, puis 19 ème l'an passé!...), son palmarès sportif est vraiment impressionnant.

Bref, le trajet en voiture fut l'occasion d'un bel échange d'expérience sur ultra!


Nous arrivons à La Plagne aux alentours de 18h30. Le temps de retirer les dossards, de prendre un pot et de passer effectuer un investissement, qui s'avérera fort judicieux, de 13 euros à la pharmacie pour acheter un mini tube de crème solaire et nous voilà attablés à la pasta party.


Ambiance très sympa et repas copieux, l'organisation est encore au top!

Nous nous trouvons ensuite un petit coin d'herbe pour poser notre tente en bordure de l'Isère....


Seulement voilà, le parking jouxtant notre bivouac improvisé se transforme malheureusement en aire d'accueil pour combis-sound-system crachant une techno peu propice au repos...

En bref, je ne ferme quasiment pas l'œil de la nuit,...et voilà le réveil qui sonne à 4h00!


Petit déjeuner, démontage de tente, préparation des sacs et habillage. Fred a peur d'avoir très chaud dans les ascensions et opte pour un débardeur. J'hésite à prendre mes manchettes, mais il fait déjà bon. J'opte donc plutôt pour la version sunshine: lunettes de soleil, casquette, crème solaire et double provision d'eau, … tout faux!!! Rien de tout ça ne servira finalement et je reviendrai même sans avoir touché à ma petite bouteille d'appoint, ni même avoir vidé mon camel-back! Je me serai au moins entrainé à porter un sac plus lourd que la course ne l'exigeait!

Nous arrivons sur la ligne de départ avec seulement trois minutes de footing en guise d'échauffement. Moi qui aime bien m'échauffer, c'est raté...

Le speaker annonce qu'il va donner le départ dans trois minutes et à ce moment précis une averse de bonnes grosses gouttes bien transperçantes arrive sans prévenir. Le ton est donné.


Nous nous élançons à 6h00 et le rythme est d'emblée assez rapide. J'hésitais à calquer ma course sur celle de Fred. Il est cette saison en grande forme et il y a trois semaines, il a terminé 3ème du trail du Bout du Monde. Il s'est même permis de courir, 37 km avec David Pasquio, et c'est ce dernier qui a craqué! De plus il a fini 19ème de l'utmb l'an passé et sait généralement très bien construire ses courses avec patience.


Seulement voilà, le départ est rapide, je ne vois plus Fred et je n'apprécie pas tellement de rester au milieu d'un gros peloton ainsi. J'allonge donc un peu la foulée et le peloton s'étire petit à petit. Lorsque nous arrivons au bord de l'Isère je suis au-delà de la 100ème place. Les premiers kilomètres relativement plats me permettent de bien remonter, régulièrement et facilement. Tant pis, je me dis que Fred me rattrapera dans les rudes ascensions et qu'il s'agira alors pour moi de m'accrocher à lui. De toute manière, l'objectif n'est pas de faire la course à fond, mais de préparer l'UTMB.


La première ascension se passe bien et je double petit à petit pas mal de concurrents. La pluie n'est pas très forte, tout se passe bien. Je veille à ne pas trop forcer en prévision de l'ascension finale vers le glacier, dans laquelle j'avais tant souffert l'an passé. Je réserve également à cet effet l'utilisation des bâtons, qui sont solidement attachés à mon sac, et que je n'ai encore jamais utilisés en course à ce jour!


Je poursuis ma remontée au classement et les sensations sont très bonnes dans la montée. Celle-ci devient plus raide à partir des Esserts. Nous traversons ensuite les villages de Longefoy et Montalbert.

Je suis revenu au niveau de la première féminine, Maud Gobert, championne du monde s'il-vous-plait!... Nous discutons un tout petit peu et lorsque la pente redevient plus raide, je me surprends à la doubler et à prendre une mini avance. Le chemin s'élève soudain de manière très raide en longeant un torrent. C'est la fin de la première ascension et Maud me re-passe, accompagnée de trois coureurs dans le kilomètre de descente qui nous sépare du ravito', à La Plagne-Centre...toujours la même faiblesse en descente!


Je pointe en 25 ème position, après 1h47 de course et passe sans m'arrêter.


Jusque là, le ciel était menaçant et une fine pluie s'abattait sur nous. Mais dans la seconde ascension, la pluie se fait plus forte et s'accompagne d'un petit vent glacial. Surtout, le tonnerre gronde fortement à plusieurs reprises.


Cette seconde partie avait été délicate l'an dernier et j'y avais subi un « petit coup de moins bien ». Je m'en méfie donc, et pourtant je la passe cette fois très facilement, sans forcer. Certes, il ne fait pas très chaud... mais tout va bien et je trouve que le temps passe super vite. Je double même Adrien Seguret dans la montée, le vainqueur du trail des Hospitaliers l'an dernier et de l'Ultra Trans Aubrac auquel j'ai participé en avril.


Je m'approche de la fin de la Roche de Mio, terminus de ces nouveaux 7 km d'ascension, quand nous croisons un pick-up. Le conducteur ralentit et, arrivé à notre niveau, baisse sa vitre pour nous annoncer: «  le glacier est fermé, vous redescendez aussitôt le col »!...


Coup de théâtre, qui n'est pas sans me rappeler l'arrêt de l'UTMB 2010!...

Il ne reste que quelques mètres d'ascension et je me dis que je me suis trop économisé dans la montée!...surtout que cette fraicheur ne me servira pas vraiment dans la descente, étant donné que c'est techniquement et pas physiquement que je pêche.


J'accélère donc pour finir cette ascension, devenue subitement l'accès au point culminant de la course. Deux kilomètres de descente nous emmènent ensuite jusqu'au col de la Chiaupe où nous attend le second ravitaillement.


Effectivement les pauvres bénévoles emmitouflés dans des couvertures et imperméables nous confirment que l'accès au glacier est interdit et que nous entamons par conséquent la descente.


Je bascule en 19 ème position. Je distance un coureur qui m'accompagnait depuis trois kilomètres mais tout-à-coup, Florian Perrier, coureur d'Endurance Shop Nîmes me double à toute allure.


Je décide de m'accrocher et de d'essayer de le suivre. J'essaie de choisir entre la boue, le petit filet d'eau qui coule au milieu du chemin, les pierres instables, la bande herbeuse sur le côté,...tout glisse autant et je me fais une ou deux frayeurs.


Florian prend une petite avance, mais je prends des risques pour le garder à vue. Il est beaucoup plus facile, mais je fais l'effort. Voici le passage du Dérochoir, petit replat sur quelques kilomètres. Je recolle et double même assez facilement. Je jette un œil en direction du Mont Blanc. Nous avons normalement une très belle vue d'ici....mais rien,... seulement des nuages à perte de vue!


Désormais c'est moi qui donne le rythme et nous arrivons à la dernière difficulté, l'ascension vers le col de l'Arpette. J'hésite à décrocher mes bâtons, histoire de ne pas les avoir trimbalés pour rien,...mais la montée n'est pas si longue et je me dis que ça ne vaut pas le coup.


Peut-être aurais-je du relancer un peu plus dans cette dernière grosse ascension....


Voici maintenant une nouvelle très longue descente dans les herbes trempées et nous arrivons à La Plagne Belle-Côte. Un groupe de quatre se constitue alors, trois hommes, plus Maud Gobert, revenue grâce à ses grandes qualités de descendeuse.


Le groupe se maintient ainsi jusqu'aux Coches, avec toujours pour moi, de la facilité en montée et de la difficulté à rester avec le groupe en descente. Maud est hyper facile et passe son temps à taper la discute avec nos compagnons d'échappée!


Finalement la descente des Coches jusqu'à Montchavin me sera fatale. Je me rappelle qu'il ne s'agit que d'une prèp' pour l'UTMB et me dis que ce n'est pas la peine de prendre trop de risques. Je lâche donc un peu et concède de deux à trois minutes à ces coureurs.


Je relance bien ensuite dans les petites montagnes russes avant le village de Sangot. Je me retourne quand même de temps en temps en pensant que Fred peut toujours revenir.

Voilà la piste cyclable le long de l'Isère, la traversée d'Aimé et la ligne d'arrivée.

Je finis 21 ème (31 ème l'an dernier) en5h32.


Très encourageant si l'on considère qu'après deux très grosses semaines d'entrainement, je n'avais relâché que quelques jours. Je ne me suis jamais mis dans le rouge, j'ai toujours gardé une petite retenue.

D'ailleurs, après avoir franchi la ligne et discuté quelques instants avec mes compagnons de seconde partie de course, l'objectif de l'utmb est toujours présent et je file aussitôt dans la tente des soins.


Un podologue s'occupe de deux ampoules aux orteils, petit check-up avec les kinés très sympas...aucune douleur, tout va bien, si ce n'est une tension le long des tibias, dans les releveurs.


Tout va donc bien. Je rejoins les gars auprès de notre campement de fortune. Fred est arrivé 42ème, en 5h52 (le pauvre a souffert du froid lors de l'ascension) et Stephane 56ème en 5h58.

Les vainqueurs Patrick Bringer et Maud Gobert.


Une petite séance de cryothérapie dans les eaux tumultueuses de l'Isère, une bonne douche, et nous voilà repartis! Pas de temps à perdre, Stephane a un repas chez lui dimanche midi!


Finalement après un trajet bien sympa, les gars me déposent à Ancenis à 23h30 et poursuivent jusque dans les Côtes d'Armor!


Difficile d'imaginer quand je reprends ma voiture 40 heures après l'avoir quittée, qu'entre temps, nous sommes allés nous dégourdir les jambes dans les Alpes!

Pas très raisonnable, mais on prépare l'utmb comme on peut quand on habite une région de plaine!


Je n'ai finalement pas testé les bâtons, mais j'ai quand même accumulé quelques mètres de dénivelé supplémentaires! Le bon point, c'est également que je ne me suis pas cramé et j'ai ainsi pu reprendre un entrainement complet dès cette semaine!



Voilà une escapade qui s'avère finalement très positive!



02/08/2012
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