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Embrunman 2014: Partie 1.


« Depuis combien de temps vous préparez-vous pour cette course ? »


Je marque un temps d'arrêt... La question m'est posée via le téléphone par une journaliste...

Nous sommes le 13 août, il est environ 18h00 et nous sommes encore sur la route pour gagner Embrun. Dans 36 heures, je prendrai le départ de l'Embrunman et le voyage paraît interminable...

Je vois mon vélo ligoté entre la banquette arrière et les sièges avant de la voiture bondée,...

….toute la famille endure ce long voyage, rendu pénible par les embouteillages,... Je viens de préciser à la journaliste qu'il s'agissait bien d'un projet qui impliquait fortement toute la famille et qu'il ne serait pas possible sans la compréhension et la bienveillance des miens... L'illustration en est évidente...


« Depuis combien de temps vous préparez-vous pour cette course ? »

« euh,...depuis la seconde suivant ma chute l'an passé, en fait !.. »


Je me revois en effet à l'arrière du véhicule des spectateurs qui m'avaient ramené du lieu de la chute jusqu'au parc à vélo...assis à côté de mon vélo endommagé. Une soixantaine de kilomètres en suivant chaque parcelle de la course que je venais donc d'abandonner... en observant le moindre coureur doublé, la gorge nouée,... dans un sentiment mêlé de rage , de frustration et de tristesse,...

Bien sûr, il ne s'agissait que de sport et ce petit malheur était tout relatif,..mais c'est bien là déjà qu'était née l'idée d'une revanche !...


Depuis, la situation a évidemment évolué. La famille s'est joyeusement agrandie et l'équilibre à trouver dans l'emploi du temps pour tout gérer de front a été modifié...

Le club de triathlon du PACT 44 a été créé, ce qui représente un atout pour une préparation plus spécifique, en bénéficiant des entraînements , des conseils et de l'excellente ambiance qui y règne... J'ai notamment progressé en natation, même si cette amélioration assez nette en piscine a beaucoup de mal à être transposée dans l'agitation d'un peloton !...


Bref, voilà enfin l'aboutissement d'un an de préparation...

La première question de la journaliste avait été « En quoi consiste cette course ?... »

Alors pour cela, un petit tour sur la définition wikipédia de l'Embrunman :


L'Embrunman est un triathlon longue distance qui se court le 15 août autour d'Embrun dans les Hautes-Alpes (France). Ce triathlon n'est pas affilié à la World Triathlon Corporation propriétaire de la marque Ironman même s'il est basé sur les mêmes distances : 3,8 km de natation, 188 km de vélo puis un marathon (course à pied de 42,2 km). L'épreuve est réputée pour être une des plus dures au monde.

Voilà, tout est dit...d'ailleurs voilà le type de banderole que l'on rencontre dans les rues d'Embrun :



L'affirmation est évidemment subjective et discutable ...mais elle annonce la couleur !



Vendredi 15 août 2014, 4heures du matin. Je me lève et mange le traditionnel « gâteau-sport » d'avant course... Une énième et ultime vérification sur la caisse de matériel minutieusement préparée...surtout ne rien oublier... Et Manuella me dépose à l'entrée du parc à vélo...c'est parti !...

Tout le protocole d'avant-course se met alors en place...le registre à signer,... tout le matériel à installer, les sacs de ravito' à déposer pour le sommet de l'Izoard et le marathon,... Je regonfle méticuleusement mes pneus à l'aide de la pompe à pied de mon voisin.

Toujours un peu (c'est un euphémisme...) stressé, je préfère être prêt tôt et ne pas me situer trop loin sur la ligne de départ, malgré mes qualités douteuses de nageur.

Combinaison, bonnet, lunettes enfilés...me voilà prêt ! Par acquis de conscience, ou dans un éclair étonnant de lucidité, je prends soin de vérifier l'état de mes pneus avant de rejoindre le sas de départ...et là, gros gros coup de stress !... Mon pneu avant est dégonflé !... La valve fuit...



...Décharge d'adrénaline, petite panique !...Que se passe-t-il ?... Vais-je savoir changer la chambre sur les roues que Cédric m'a très généreusement prêtées juste avant la course ?... Je m'imagine l'espace d'une seconde bloqué dans le parc à vélo au sortir de la natation , éliminé encore plus tôt que l'an passé !...



Dans un bel élan de solidarité, mon voisin me re-prête sa pompe, un autre m'aide à démonter, gonfler et remonter... un troisième me donne une chambre à air dont il n'a pas l'utilité afin de remplacer celle que je viens de prélever de ma trousse de secours !... Bref, le dommage est finalement minime et je peux respirer et rejoindre la ligne de départ...

Évidemment, je peux dire adieu aux premières lignes et je vais inévitablement perdre du temps entre le coup de fusil et le moment où j'entrerai réellement dans l'eau, mais je viens d'avoir tellement peur !...

Voilà le départ est donné et les fauves sont lâchés !... Nous sommes 1300 à nous élancer, de 22 nationalités différentes ( France, Espagne, Australie, Colombie, Hongrie, Royaume Uni, USA, Italie, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Ukraine, Belgique, Andorre, Autriche, Canada, Tchéquie, Grèce, Irlande, Japon, Suède, Suisse..)

La cohue est importante et l'entrée dans l'eau très agitée, mais je le vis plus calmement que l'an passé.

 

Globalement, la natation s'effectue de manière plus sereine et me paraît passer plus vite. Philippe, coach du club, m'avait dit de me concentrer sur « comment bien nager,...que dois-je faire ?... »...

Mes progrès ne sont pas automatisés et je dois en effet m'appliquer pour les mettre en pratique. Après quelques minutes, je prends même un bon gros coup de poing en plein visage qui paraît clairement volontaire. Ce coup m'aurait sans doute bien plus perturbé l'an passé et je poursuis l'air de rien.

Mais je ne peux jamais réellement « m'installer dans ma nage ». Entre les bouées à repérer dans la nuit, l'agitation des autres nageurs, ma difficulté à nager droit et à ne pas trop divaguer, en me rajoutant des hectomètres supplémentaires, je ne suis jamais vraiment tranquille et ne peux jamais vraiment chercher à nager « vite et propre ». Surtout, les eaux du lacs sont bien plus agitées que l'an passé. Les 3800 mètres se terminent néanmoins positivement et je peux me lancer dans une transition qui a été un problème pour moi au cours des tri sprint cette saison, mais qui paraît nettement moins primordiale sur format XXL.

Pendant que je me change, j'en profite pour demander à un autre concurrent s'il sait combien de temps nous avons mis... 1H18 !...déception !...le même temps que l'an dernier !... Avec les entraînements spécifiques, les progrès,... Bon, allez, c'est un détail et il reste largement de quoi faire avec ce qui nous attend pour le reste de la journée !...Et je me suis clairement préservé en ne m'essoufflant jamais et en ne rencontrant aucun problème de crampe ou autre... Par ailleurs, le temps est identique, mais la place est meilleure que l'an passé et je sors de l'eau en 732ème position.



Et maintenant deux petits liens vers des vidéos illustrant bien ce départ :


https://www.youtube.com/watch?v=dWyY8zXhtYA


http://www.dailymotion.com/video/x23u01w_hautes-alpes-les-plus-belles-images-de-l-embrunman-2014_sport









19/08/2014
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