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Eco-Trail 2012: la course.

Ce week-end, c'était donc l'éco-trail de Paris, première partie de mon programme « 2012, on refait les course ayant laissé des regrets !».


Cette épreuve atypique commence d'abord par un petit parcours du combattant, la veille même de la course.

17H53 : départ d'Ancenis en ter, à destination d'Angers, puis correspondance avec le TGV pour arriver à Paris à 20h18.

L'organisation globale du trail est excellente, mais si j'avais une suggestion à faire, ce serait de permettre le retrait des dossards près de l'aire de départ, le samedi matin. Parce que là , il faut prendre le métro, avec tout son barda sur le dos pour aller jusqu'à la tour Eiffel, retirer son dossard avant 22h00....

....puis, dans mon cas personnel, re-métro, puis RER pour arriver chez ma sœurette qui m'héberge bien sympathiquement, largement après 23h00.


Le lendemain, tout le monde se retrouve autour du grand lac de la base de loisirs de St Quentin en Yvelines. Un cirque s'est installé non loin du départ et les derniers préparatifs s'effectuent entre l'enclos des chameaux et les cages des lions !...


Le soleil est au rendez-vous et la journée s'annonce bien chaude. Il va falloir prendre soin de bien s'hydrater.



Le speaker annonce un plateau très relevé, avec une dizaine de favoris notoires, parmi les 2300 inscrits.


Peu avant 12h00, le départ est d'abord donné pour quelques concurrents un peu particuliers : une joëlette menée par des sapeurs pompiers et permettant à une personne handicapée d'effectuer ce périple de 80 km. Puis un coureur non voyant s'élance, accompagné de ses guides. Nous le doublerons un peu plus loin et je suis réellement admiratif du courage qu'il faut pour s'attaquer dans ces conditions à cette épreuve. Les guides annoncent « racine à droite, … nous passons près de petites barrières.... » Un petit mot d'encouragements au passage et nous poursuivons notre chemin en effectuant une grande boucle autour du grand plan d'eau de la base.


Toute la première partie s'effectue ainsi en longeant différents plans d'eau. Le peloton s'est très rapidement étiré, le groupe des favoris s'enfuyant à plus de 15 km/h de moyenne sur les 25 premiers kilomètres.

De mon côté, je me situe rapidement dans un petit peloton navigant à 14 km/h et je tente vraiment de modérer l'allure pour ne pas revivre la déconvenue de l'an passé. Je suis calé autour de la 40 ème place, ce qui sera mon classement tout au long de l'épreuve.


Seulement voilà, si les problèmes gastriques sont nettement moindres que l'an dernier, ce sont les jambes qui ne répondent pas trop. Et j'ai notamment les fessiers et les muscles du bas du dos hyper contractés et vite,... très vite,... trop vite,... très douloureux.


Résultat: j'ai vraiment du mal à adopter une foulée relâchée et je me fais griller sans arrêt sur les longues sections plates. A partir du 20ème km, le parcours est beaucoup plus cassant, avec une succession de montagnes russes.

Je suis en revanche très à l'aise en montée et je me lance le défi de ne jamais marcher jusqu'au 40 ème kilomètre. Je double ainsi beaucoup de concurrents à chaque « mur » à gravir, sans que cela ne me coûte un effort important...mais ils repassent ensuite sur les portions planes ! L'exact inverse de la situation que je rencontre habituellement sur les trails typés « montagne ».


Vers le 35ème kilomètre, c'est la galère mentale. Je peine vraiment à allonger la foulée et le moral n'est pas bon. Je me dis que je suis nul, cramé musculairement au bout de 35 km alors que j'ambitionne de courir 105 km dans 3 semaines ...sans parler des 166 de l'UTMB....mais bon, tant que j'avance, même lentement, je me rapproche de l'objectif Tour Eiffel. Je poursuis donc mon petit chemin...


J'approche de la mi-course, et tout-à-coup se dresse devant moi une longue côte très raide. Je consulte mon GPS : 39,2 km...j'hésite en voyant 7-8 concurrents marcher devant moi...et je finis par les imiter en me disant que c'est tout de même plus raisonnable !...tant pis pour la première moitié sans marcher !


Nous repartons ensuite et traversons un grand parc où les familles se promènent tranquillement, ...les jeunes sont allongés dans l'herbe, au soleil...et nous passons parmi eux sous leurs regards dubitatifs !..


km 42 : je double Christophe Mallardé, qui ne semble pas au mieux...un repère m'indiquant que tout le monde souffre sur cette course !

km 44 : Virgine Govignon me double !..un repère me confirmant que je ne suis pas dans un grand jour, car je finis habituellement devant elle au classement...poursuivons...


Voilà le second ravito., au km 45, après 3h50 de course. Je remplis rapidement ma petite bouteille d'eau et repars aussitôt, doublant ainsi plusieurs concurrents au passage.... Pas de temps à perdre étant donnée ma piètre vitesse de croisière. Pour changer des gels énergétiques je chope un grany au passage et tente de le manger en courant,...mais ça ne passe pas du tout et je finis par le jeter dans la forêt...  « amis écureuils, régalez-vous ! »...


La douleur aux jambes n'amplifie pas, je ne me sens pas fatigué, mais toujours incapable d'allonger et d'aller plus vite.


Nous entrons alors dans la forêt de Meudon. Nous traversons un immense parc en terrasses offrant un vaste panorama sur l'île de France. Là encore, l'humeur est à la promenade familiale et nous dépareillons un peu dans cette ambiance estivale de tourisme et de détente !


Au sommet, nous longeons l'imposant observatoire astronomique de Meudon. 


Nouveau passage dans les bois et nous passons au pied d'une tour telecom assez impressionnante...c'est un peu le résumé de cette course...des passages parfois accidentés dans de jolis forêts, avec des rappels bien vilains de la proximité d'une immense agglomération...


Un petit barrage un peu plus loin permet à des bénévoles de contrôler nos sacs. Il faut montrer le brassard, la frontale, la couverture de survie. Certains passent sans rien montrer, ou contournent...ça me semble un manque de respect pour ces bénévoles qui consacrent leur journée pour faire le planton, afin de permettre le bon déroulement de la course...et tout ça pour gagner une minute...bref...poursuivons...


Voilà le kilomètre 55 et le ravito' de Chaville...J'enlève ma casquette et découvre qu'elle est toute blanche, du fait du sel évacué par la transpiration..."ah oui, quand même , il fait chaud !"...


Le ravito' suivant était annoncé au km63 sur le site internet et je me dis qu'une petite bouteille de 50 cl sera donc suffisante pour ces 8km...toujours avec le principe « si tu cours pas vite, au moins ne t'arrête pas »,... je relance la machine aussitôt....et c'est la boulette !...


...Il est environ 17h, il fait toujours bien chaud...et quand j'arrive au km 63, je n'ai plus une goutte d'eau, j'ai les jambes hyper dures et des commissaires m'indiquent que le prochain ravito' est en fait au km ...67 !...aïe, aïe, aïe...au moins je me dis qu'ensuite il ne restera plus grand chose pour gagner l'arrivée...mais le manque d'eau se fait durement ressentir.

Je croise une pauvre touriste qui se promène tranquillement et lui demande si elle peut m'offrir un peu d'eau. La pauvre, je lui mets la panique, elle parle à peine français et m'explique que « c'est sa seule eau »...

sans me lancer dans la litanie « un bol ,...une bolinette... » je lui fais signe que je ne prendrai qu'une petite gorgée,...une gorginette... elle accepte,... je me mouille à peine les lèvres et repars en la remerciant.

Cela aura eu l'avantage de signaler au coureur derrière moi que j'ai soif et il me propose très sympathiquement de boire à son camel back. J'accepte volontiers et nous parcourons une centaine de mètres ensemble pendant lesquels il répète : « c'est dur, ...putain c'est dur...c'est dur... » et il s'arrête soudain sur le bord du chemin !...hyper gêné, vu qu'il vient de m'aider généreusement je ne sais trop que faire...je lui demande si ça va et il fait signe que oui, mais bof !......je vais pas lui proposer à boire !...je repars donc seul.

La suite est du même acabit, c'est dire, très lent sur le plat et très à l'aise dans les montées.


Je continue ainsi jusqu'au dernier ravito', km 67...je cours depuis 6h25 et la moyenne horaire ne cesse de baisser..désormais 10,4km/h...

Plus de blague : je remplis le camel à ras bord et bois trois gobelets pleins de boisson énergétique...ça passe pas trop, mais je me force, et c'est reparti...



Encore un petit kilomètre boisé et nous gagnons les quais de Seine et le pont de Sèvres. Et c'est parti pour une petite dizaine de kilomètres beaucoup moins verts et agréables.


Nous naviguons d'îles en quai de Seine...zigzaguons sur les trottoirs...Nous distinguons bien sûr la tour Eiffel de très loin, mais elle n'est pas encore allumée et il est donc trop tôt pour arriver !


Un concurrent revient à ma hauteur à 5 km de l'arrivée et nous discutons un peu. Je retrouve un peu de jus et peut mettre un tout petit plus de rythme, mais toujours impossible d'allonger !


Un promeneur s'avance vers nous, avec un chien en laisse. Celui-ci finit par nous sauter dans le dos, provoquant instantanément une crampe aux ischios à mon compagnon de fin de course. Bienvenue en ville ! Il me rattrape et me double un kilomètre plus loin.


Ça y est la « dame de fer » scintille et je m'en approche. Une dernière volée de marches pour grimper des quais jusqu'au parvis et nous y voilà !.... Je me trompe un peu, me dirigeant vers la boutique « médaille souvenir » et reviens vers l'entrée du pilier. Je ne sais même pas trop combien il y a de marches à gravir ni pour combien de temps j'en ai, mais je m'élance en courant.



Ça passe bien et je garde donc ce bon petit rythme...mais personne à l'horizon...je me demande si je ne ferais pas mieux de monter peinard en savourant...mais je maintiens..


...et voilà enfin un concurrent !..je le double et ré-accélère...mais plus personne et c'est l'arrivée !...

...7H30 d'effort...et la 43ème place d'un classement aux accents "européens", puisque devant moi on retrouve: 2 espagnols, un britannique, un hongrois, un italien, un allemand et 2 suédois!...


Je demande aussitôt qui a gagné et on m'annonce que c'est Erik, qui visiblement auteur d'une course très impressionnante a dominé tout du long, après s'être échappé seul dès le 15 ème kilomètre. Je suis super content pour lui....


Au final, je suis satisfait d'avoir terminé, au courage, et d'avoir enfin goûté à cette arrivée si particulière.

Je regrette en revanche d'avoir mal programmé mes entraînements, puisque j'étais vraiment très en forme fin janvier, mais inutilement, et incapable d'être bien le jour d'une échéance plus importante. Vraiment pas au point musculairement, j'ai pu compenser en résistant et en m'appuyant sur une bonne endurance.

Il y a encore de l'expérience à accumuler et des enseignements à tirer.


D'autant plus qu'en fait dès cette semaine suivant la course, j'ai pu me ré-entrainer tout à fait normalement et même passer quelques bonnes séances bien rythmées en vue de l'Ultra trans Aubrac, dans 15 jours désormais.

Il y a vraiment un gros effort à produire pour mieux placer mes pics de forme.





30/03/2012
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