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Trail du vignoble 2011, 2ème partie.

A l'arrivée sur le site de Briacé, le temps s'annonce finalement clément, voire même ensoleillé par moment et très agréable pour courir.

Les jambes sont un peu raides, mais plus de douleur dans le genou. Les adducteurs, eux, gardent tout de même en mémoire l'escapade de la veille.

Bonne surprise: je retrouve Vincent (Bassard) sur le parking, ami avec qui nous étions à Chamonix pour l'embryon d'Utmb 2010. Nous échangeons également quelques mots avec Erik et il me demande si je connais les bons coureurs présents sur ce 50 km...cette petite marque d'inquiétude, sans doute un reste de la seconde place de la veille, m'amuse un peu!...Je lui réponds que je ne connais pas tout le monde, mais qu'ils ne devraient vraiment avoir aucun souci!....Erik est un gars simple et modeste et il semble ne pas se rendre compte à quel point ils sont, avec Manu Gault, au dessus du lot.

Petit échauffement et je retrouve des visages connus sur la ligne: coureurs de l'atras, Bruno, triathlète très sympa avec qui j'avais couru le vendée ultra trail...Nico Leray, toujours présent au four et au moulin à la tête des bénévoles de l'organisation (d'ailleurs tout est parfaitement organisé, les bénévoles très sympas, aucun souci de fléchage ou de logistique,...ce trail prend de l'ampleur tout en restant très convivial,...du beau boulot!...)...bref, je suis en territoire connu et assez serein.

Le départ est donné à 9h00.

Comme la veille, nous sommes encore dans le parc du château que nos deux membres de l'équipe de France se détachent déjà nettement. Nous formons derrière eux un petit peloton de 6-7 coureurs.

Deux aventuriers qui m'apparaissent bien présomptueux sortent du groupe pour les prendre en chasse...Je prends un petit rythme de croisière assez tranquille et régulier, que je ne quitterais pas jusqu'à la fin. Les jambes sont raides, mais finalement cela ne s'empirera jamais au cours des 50 km. Nous discutons avec Vincent et Didier (Guillemet) que je connaissais jusque là très peu et qui s'avère très sympa...bref une entame prudente et agréable. Devant Erik et Emmanuel disparaissent déjà au loin...Voilà une photo d'eux...ils ne sont pas en séance de shooting ou à l'entrainement, non, non, ...ils sont bien en compèt', là,....impressionnants!...

Notre rythme augmente un peu, mais reste modéré et nous reprenons les deux imprudents apès 6-7 km.

Didier Guillemet se détache alors d'une centaine de mètres, suivi d'un coureur en orange à 50 mètres...puis Vincent, Florent et moi.

Je me rends compte alors que je ne sais rien des ravito' (combien, à quels kilomètres?...) et comme je n'ai pas mon gps (j'ai découvert dans la voiture qu'il ne me restait que deux heures de batterie, ce qui me paraissait un peu ambitieux pour faire 50 km....) je me dis que j'abuse un peu dans le côté dilettante de la prèp'!...c'est bien de moins stresser, mais il y a des limites! Vincent m'indique qu'il croit le premier ravito' situé à 17 km du départ,....et nous le passons après 55'....ah, beh non, alors, ça devait être 13 bornes!...Guère plus avancé que moi!...mais au moins il a son gps!

Je pointe en 6ème position et nous ne nous rapprochons même pas des tables...on a tout ce qu'il faut!...

Vincent emmène le groupe dans les passages sinueux et boueux...il dégage une belle impression de puissance et me prends une vingtaine de mètres d'avance. Mes jambes manquent de souplesse et de dynamisme et je me méfie pour la suite....Un long passage de route arrive alors. Moins gêné sur le bitume, je décide de relancer pour ne pas laisser Vincent s'envoler. Et là, ça enchaine vraiment très bien. Je reviens très vite sur Vincent, le dépasse et il m'emboite le pas. Cela me semble une bonne association, efficace et sympa et les kilomètres défilent bien agréablement.

Devant nous, Didier s'est trompé et s'est fait rattraper par le coureur orange,...mais il me semble très à l'aise et reprend une légère avance...le coureur orange en revanche me paraît bien à la peine. A l'approche du deuxième ravito', nous sommes tout près de lui.

Les tables sont installées au pied d'une très raide montée dans les coteaux. Vincent se retourne, on se regarde,...besoin de rien, on prend directement la côte à la poursuite du coureur orange...passage très technique de Barbechat, avec slalom, montées et descentes, dont des marches bien abruptes!...Dans une volée de marches en descente, je vois Vincent partir en grosse glissade sur le dos, et je crains qu'il ne s'explose le coccyx,...mais il finit finalement direct dans les ronces sur le côté,...plus de peur que de mal, mais un bon coup d'adrénaline quand même,...

Le passage des marches de Barbechat en photos:

 Didier

 Dans une seconde, Vincent va s'étaler, et le photographe compatissant, va se précipiter pour l'aider...au lieu de prendre la photo!...

 Florent

Je prends alors la tête du groupe. Florent et Vincent enchainent, le temps de se remettre de ses émotions. Nous rattrapons et dépassons le coureur en orange, qui ne me semble guère vaillant et nous nous rapprochons petit à petit de Didier. Vincent prend alors le commandement des opérations et le fait d'avoir Didier dans le viseur semble lui donner des ailes. Il accélère puissamment, se détache progressivement et inexorablement et s'empare de la troisième place, qu'il ne quittera plus jusqu'à l'arrivée. Très belle perf', il ne finira finalement qu'à 7 minutes d'Erik, qui a certes couru la veille, lui,...

Je me retrouve donc avec Florent (Huchon) et nous commençons à discuter tout en maintenant un rythme régulier. Nous passons nous aussi Didier qui semble à la peine et m'avoue avoir sans doute pris un départ un peu trop rapide.

Tout se passe bien, aucun problème d'alimentation, mais nous nous inquiétons tout de même de l'arrivée du dernier ravito'. Nous passons les trois heures de course et toujours rien...Nous nous demandons alors si nous n'aurions pas passé l'emplacement prévu avant son installation. Ça tomberait mal, car j'ai envie de boire de l'eau, un peu lassé des boissons énergétiques. Soulagement, le voilà enfin...je m'arrête remplir mon bidon d'eau, mais Florent repart déjà et prend une petite avance...je ne m'affole pas et prends le temps de bien manger et bien boire. Mais si s'alimenter est nécessaire pour la suite, sur le moment, je suis moins à l'aise et Florent me distance un peu...Je reviens progressivement et le double dans un passage technique en forêt.

Mes jambes répondent très bien et je décide d'accélérer un peu. De plus nous arrivons en fait sur les derniers kilomètres qui semblent être les mêmes que la veille. Bonnes nouvelles: je connais le parcours (moins besoin de se concentrer sur le balisage) et il est technique, ludique et joli. Moins bonne nouvelle: cela veut dire retraverser les ruisseaux, la buse, les coteaux,...

Voilà une photo d'Erik au passage de la fameuse buse:

Je suis vraiment bien et je ne vois plus Florent derrière...je vais donc finir en solo en savourant ces derniers kilomètres. Je me demande si je tente d'accélérer pour « chasser le Vincent » mais dans les longues lignes droites , je ne vois rien loin devant. Et il semblait tellement bien quand il nous a semés que je me résigne vite à finir comme ça.

Je reconnais effectivement exactement le parcours du nocturne, jusqu'à l'entrée du parc où la veille nous avions directement rejoint la ligne d'arrivée. Changement cette fois, il nous faut remonter tout en haut...avant de redescendre en finir..les s.......! je me retourne alors vérifier que je n'ai personne à mes trousses, ce qui me vaudra quelques railleries de Manuella à l'arrivée.

Je me mêle au peloton des coureurs du 20 km qui arrivent en même temps et voilà l'arrivée. Manuella et Lubin sont là à l'entrée de la ligne droite, ce qui me réjouit évidemment. Je m'arrête faire un bisou à Lubinho, le rassure un peu car il semble inquiet devant toute cette agitation puis reprends ma course en direction de la ligne...et la franchis après 4h05 d'effort.

C'est Emmanuel Gault qui a remporté la course devant Erik et Vincent. Concernant le défi (21,6 km + 50 km) je partage le podium avec Manu et Erik, ce qui est un honneur et une satisfaction.

 L'arrivée d'Emmanuel.

 Celle d'Erik.

Au final un week-end très solide et sympatique, une course sérieuse, jamais dans le rouge et de bonnes sensations. Je finis bien frais et pas de courbatures le lendemain. Je me demande même si je n'aurais pas pu forcer un peu plus, mais le compromis est toujours délicat à trouver et j'étais essentiellement venu accumuler des kilomètres en vue de l'éco-trail de Paris, prévu en mars. Donc un bilan très positif....et n'oublions pas un grand merci aux organisateurs, bénévoles, secouristes et spectateurs, tous bien présents ce week-end!

Et une coupette pour Vincent!

Le podium du défi avec Nicolas, organisateur, les asics' boys..et les verrier's boys (un à droite et un tout devant!...).