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Samedi 25 juin: Trail 56 du Morbihan.

Nouvelle étape du TTN, avec un profil très différent des précédentes et plusieurs paramètres à appréhender: le départ à un horaire inhabituel (22h, comment et quand manger et dormir?....), un dénivelé très faible, une course en grande partie de nuit, une arrivée et un départ dans des lieux différents...

Je fais donc route le samedi après-midi pour gagner l'aire d'arrivée et de retrait des dossards, à Vannes vers 17h30. Pas de petit fan club pour cette étape!

Un peu de stress dans la voiture, avec peur de rencontrer des bouchons, de peiner à trouver le QG de la course, de galérer à me stationner (il y a déjà plein de monde puisque l'épreuve compte deux autres courses, déjà lancées, en plus de la notre ce Week-end). ...bref je suis pas serein-serein,...

Les concurrents du 177 km sont partis depuis le vendredi, ceux du 86 km depuis cet après-midi, et nous sommes les petits joueurs de l'affaire avec nos 56 km...C'est cette course qui est support du TTN,...un peu logique puisqu'il nous faut courir au minimum 4 épreuves dans l'année, on ne va pas nous imposer 4 fois des distances trop longues!...

Après mon dossard, je retire ma place pour la navette qui nous permettra de gagner Le Bono, notre commune de départ, avec un convoi programmé à ...20h15! Presque 3h à occuper d'ici là,...de quoi bouillir d'impatience...

Je tente vainement une sieste à l'arrière de la voiture, mais c'est un fiasco!...la pression monte et je commence à être franchement stressé par cette attente...je décide d'une petite balade le long du port puis dans les rues de Vannes... préparation méticuleuse du matériel, dernier repas « gateausport-pain au raisin » face au port,...et je gagne enfin le point de rendez-vous de la navette, qui part en fait en avance.

Arrivée vers 20h30 au Bono, tout le monde se cherche une petite place pour patienter sur la pelouse...encore 1h30 avec des fourmis dans les jambes et nous aurions tous envie de partir maintenant!...

Je m'allonge dans la pelouse et réussis enfin à me calmer un peu....Mais le DJ allume tout à coup sa sono à fond, nous lançant un petit "DJ 120 décibels" featuring « MC pénible »... Protestation collective et le son revient vite à des intensités plus soutenables.

Je tente donc à nouveau de trouver quelques instants de repos, mais je trouve vraiment l'attente longue. Vers 21h15, je décide de me lancer dans un petit échauffement...mais à 21h30 on nous annonce que le départ va peut-être être repoussé en raison d'un accident sur la route...nouveaux doutes...on nous tiendra au courant...

Finalement, je retrouve Didier Guillemet, avec qui j'ai couru un bon moment lors du trail du vignoble nantais et nous discutons tout en poursuivant un petit échauffement.

Pendant ce temps, l'animateur fait le tour des impressions des favoris du jour: Stéphane Bégaud, Romuald Depaepe,... Nous reconnaissons aussi Widy Grégo parmi les concurrents.

22h: l'animateur s'éclate comme un fou sur le podium en dansant sur la musique de Gaëtan Roussel et finit par donner le départ. Comme à son habitude, c'est Stéphane Bégaud qui prend tout de suite la tête et donne le rythme. Romuald Depaepe et Olivier Freycenon suivent.

Nous sommes calés autour de la 10ème place avec Didier et poursuivons notre discussion. Je lui raconte comment Widy Grégo m'avait impressionné au Pilatrail par sa course hyper régulière et le voilà d'ailleurs qui nous double et nous distance un petit peu. Je suis étonné de le voir partir si vite.

Après moins d'un kilomètre, nous doublons déjà quelques coureurs du 177 km. Nous allons ainsi remonter cette longue file de courageux tout au long de la course et notre parcours sera commun, ainsi qu'à ceux du 86 km, jusqu'à l'arrivée.

Un avantage: cela donne des repères sur le chemin à suivre, ce qui peut aider la nuit.

Un inconvénient: il n'est vraiment pas facile de doubler dans les nombreux single tracks, et encore moins sur les petits murets de pierre que nous emprunterons à plusieurs reprises. Le parcours tourne parfois au slalom, au jeu d'évitement, avec quelques petits frottements peu appréciés des pauvres qui entament parfois péniblement leur deuxième nuit de course!

De plus, tout au long de la course, cela rendra le classement un peu flou,... difficile de connaître les positions,...

Après 10 minutes environ, un petit groupe est détaché devant nous et je dis à Didier que je vais essayer de recoller pour caler ma course sur celle de Widy. Cela pourrait m'aider à trouver un rythme régulier. Nous accélérons donc et les sensations sont très bonnes. Un petit groupe se forme alors, avec trois coureurs déjà bien détachés devant nous. Un coureur nous rattrape l'air très déterminé et courant tout en puissance. Il nous distance rapidement,...jusqu'à que nous le rattrapions 15 minutes plus tard et qu'il s'arrête alors sur le côté!...

Nous arrivons alors au premier pointage  qui devait se situer à 6,5 km du départ...nos gps indiquent déjà 9km...Nous retrouverons d'ailleurs plus ou moins ce décalage jusqu'à l'arrivée et le total final avoisinait sans doute plus les 59 que les 56km...mais bon, c'est le Morbihan, donc c'est trail 56!

Vient ensuite un long passage sur route pour contourner une sorte d'étang. Je trouve ce début un peu trop « bitumé » à mon goût quand nous replongeons soudain dans un petit chemin boisé, presque un tunnel sous les arbres , avec une grande anse maritime sur notre droite et une chouette qui s'envole juste à notre passage! Très jolie séquence et entrée dans un aspect plus naturel de la course! Nous discutons encore avec Didier, qui est vraiment un gars sympa, en alternant les relais.

Les écarts se creusent un peu et notre groupe se restreint. Voilà qu'arrive le premier ravito' complet, au 15 ème kilomètre et je pointe en 4 ème position. Vérification des frontales et des brassards réfléchissants par un contrôleur car il est 23h13....Stéphane Bégaud a pointé en tête à 23h07 suivi à une minute par Romuald Depaepe. Olivier Freycenon est troisième, à seulement une minute devant nous, mais nous ne le savons pas.

Nous suivons donc avec Didier, Hervé Lucak et Gwenael Morvan juste derrière nous.

Petit flottement avant de comprendre par où repartir si on ne veut pas s'arrêter et nous entamons la deuxième partie de la course.

Contrairement à ce qu'on m'avait annoncé, nous ne rencontrons aucun passage sur le sable, mais plutôt du chemin type « douanier » avec quelques courts passages de montées-descentes de marches et un sol très technique et très piégeux pour les chevilles, surtout de nuit....beaucoup de cailloux, de grosses racines, de slaloms,....et toujours la longue remontée des concurrents des deux autres courses, dont certains commencent à ressembler à des zombies!

Les positions vont se préciser durant cette partie. En tête Stéphane Bégaud doit craquer un peu et Romuald Depaepe s'empare de la première place pour se lancer dans un long cavalier seul et remporter la victoire assez largement.

Didier cède un peu de terrain et je me retrouve avec Gwenael Morvan qui mène un bon rythme. Je m'accroche à lui et nous rattrapons Olivier Freycenon. Nous allons même doubler Stéphane sans nous en rendre compte. Nous arrivons ensemble au nouveau ravito' (toujours pas d'arrêt) mais Gwenael réaccélère fort et prend ses distances. J'hésite à y aller , mais je me dis que dans le cadre du TTN, il vaut mieux assurer une place entre 4 et 6 , que de prendre des risques pour finir 2 ou 3 et exploser totalement...prudence, prudence,..

Hervé Lucak prend alors quelques relais en tête de notre groupe, avant de craquer d'un coup (il finira 22ème).

Finalement au second pointage, à Arradon, Romuald Depape a déjà 13' d'avance sur tout le monde. Gwenael Morvan est deux minutes devant Olivier et moi, Didier deux minutes derrière. Le septième est David Hardy, à 3'.

Le balisage devient beaucoup moins régulier, et la rubalise n'est même souvent plus réfléchissantes...les doutes, hésitations et petites erreurs se multiplient...mais c'est pour tout le monde pareil!....

Il fait encore assez chaud, malgré l'heure avancée et je suis trempé de sueur...je n'ai jamais autant bu sur une course, d'autant plus que l'absence de très longues et violentes descentes me permet de ne pas être trop « brassé ».

Nous traversons de nombreux petits villages et à chaque fois c'est très sympa de toujours y trouver des petits groupes de spectateurs pour nous encourager, même au coeur de la nuit!

Finalement Olivier doit retrouver de l'énergie et me distance...il me semble également que je faiblis un peu, mais surtout, je peine à vraiment relancer et maintenir un rythme en me retouvant ainsi seul. Voilà le dernier ravito', au km 42, où je décide de m'arrêter quelques secondes pour boire trois verres d'eau et couper un peu la routine de la boisson énergétique.

Les 5-6 km suivants sont un peu pénibles et je perds vraiment du temps. David Hardy me double alors et file vers la 4 ème place finale. Heureusement, revoilà Didier qui m'a rattrapé et nous allons finir les 8 derniers kilomètres ensemble, côte à côte. Cette présence me relance vraiment, et je me sens tout à coup vraiment très bien. Nous doublons toujours des concurrents des 86 et 177 km, dont certains se sont arrêtés dormir sur des bancs.

J'hésite à réaccélérer, mais je me méfie et je profite d'une fin de course très agréable avec Didier, où nous savourons cette dernière partie, tout en maintenant un très bon rythme. Nous longeons longuement et entièrement le port de Vannes, avant de le traverser sur une passerelle, pour repartir dans l'autres sens et franchir la ligne d'arrivée ensemble.

Finalement une course bien agréable donc, qui change, avec une rencontre et des moments vraiment sympas partagés avec Didier.

Sans doute un peu dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement des paysages dans le noir, mais cela a un petit côté féérique agréable. Et comme d'habitude, des bénévoles dévoués et sympas, tout au long du chemin, même de nuit!