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Défi de Guerlédan, Partie 2.

Après cette première manche et un petit footing de décrassage, les jambes ne semblaient pas avoir trop souffert. Je ressentais bien une petite pointe aux psoas, mais c'est devenu tellement habituel que ça ne m'inspirait pas trop d'inquiétude...

Au lever le dimanche matin, aucune courbature à déclarer, tout va bien.

Dans le sas de départ, le speaker annonce un plateau très relevé. Thierry Breuil est présent ainsi que toute l'équipe des jeunes du team Salomon. Et bien sur, tous les meilleurs coureurs bretons de David Pasquio aux différents teams (Endurance Shop Rennes, Humblezh,...) en passant par mes vieilles connaissances du Team Opel (Fred, Julien, Philippe,...) Bref du beau monde !...

Dans l'aire de départ avec Jérome, derrière le team salomon et Thierry Breuil.

Première erreur de ma part : je n'ai pas pris connaissance du classement des coureurs du défi, et en dehors de David Gosselin, facile premier la veille, je ne sais pas du tout qui le court et quels sont les écarts.

A 8h30 le départ est donné et nous nous élançons donc pour 58km, avec des prévisions météorologiques correctes. Il va pourtant commencer à pleuvoir assez tôt et ça ne s'arrêtera quasiment plus jusqu'à la fin !

Je me retrouve assez rapidement avec David, leader du défi et nous courrons quelques kilomètres ensemble. Je constate que je le distance un peu quand le terrain est très roulant, mais qu'il revient et passe dès que le terrain est un peu technique, en descente, en virage,...

Il me semble très à l'aise et je réalise bien vite que mon objectif sera sans doute de profiter au maximum du parcours et de viser la deuxième place du défi.

Passage de boue...David Gosselin est juste derrière moi... pour l'instant!

Les sensations sont correctes et je me rends compte après quelques kilomètres que la tête de course est toujours assez proche et visible dans certains passages. Soit ils sont partis bien moins vite que d'habitude, soit je suis parti bien trop vite !...un peu des deux sans doute !

C'est après une dure et longue montée aux alentours du dixième kilomètre , que les choses vont sérieusement se gâter pour moi.

La forme disparaît doucement et à partir du quinzième kilomètre, les sensations sont véritablement très mauvaises!

J'ai déjà le sentiment de ne plus avancer et je commence à me faire doubler de temps à autres....

Au sommet d'une nouvelle grande montée, j'entends un spectateur encourager Elie Pinson qui revient sur moi. Je sais qu'il court le défi et le très sympathique speaker l'a présenté le samedi comme un monument du trail en Bretagne.

Il est V2,..mais a terminé troisième V2 de l'UTMB ! Quand il me double peu après, je me dis donc que ce n'est pas le genre de gars à faiblir au cours d'une course... je suis à la peine et je me demande même comment je vais pouvoir arriver au bout de cette course alors qu'il reste plus de 35km ! Trop d'entrainements la dernière semaine?... Pas suffisamment de prudence le samedi ?...départ trop rapide le dimanche ?...un peu de tout ça sans doute !

Julien (Le Coq)


Captain Cantin (je précise que la randonneuse derrière ne fait pas partie de la course, sinon Fred va m'en vouloir!)


Benoit De Preville





Jérome De Sousa

Je me suis très peu reposé cette semaine, en gardant beaucoup d'entraînements en natation et en vélo dans la perspective de l'Ironman...et comme souvent dans ces cas, la fatigue implique un manque de fraîcheur mentale qui rend les moments délicats d'une course encore plus compliqués !...

Le moral n'étant plus là, les petits bobos se réveillent, et notamment une forte douleur dans le genou droit, conséquence d'une chute peu glorieuse au cours d'une sortie longue trois semaines auparavant !...

En outre, le parcours de Guerlédan, s'il est toujours aussi magnifique, ne me réussit vraiment pas !...trop technique, trop de racines, de virages serrés, de mini montées-descentes, de passages où il faut se pencher...impossible d'allonger la foulée comme j'aime le faire,...Impossible également de se détendre, de se laisser aller, de se déconcentrer un peu, sous peine d'immédiatement perdre beaucoup de temps !...Bref, ça va mal !...très mal !...

En même temps, j'ai suffisamment d'endurance à force de cumuler l'entraînement et suffisamment d'expérience avec tous les trails auxquels j'ai eu la chance de participer, pour ne plus paniquer dans cette situation. Et je me dis donc que je vais souffrir, je vais me faire doubler, je vais sans doute finir mal classé, ...mais je vais finir,...doucement, mais finir!... Et la situation n'empire pas tellement, si ce n'est que le genou tire de plus ne plus.

Je me fais effectivement doubler, mais je ne parviens souvent pas à voir les dossards et à donc savoir s'il s'agit de coureurs du défi ou non... et de toute façon, j'ai un peu fait une croix là-dessus ! Je pense qu'Elie doit être très loin devant...

Ces sensations douloureuses vont continuer ainsi jusqu'au km 45 environ.

Et là, lorsque deux nouveaux concurrents me doublent, pour la première fois, ils ne me distancent pas rapidement. Je me maintiens à une cinquantaine de mètres derrière eux.

J'ai moins mal au genou, et me sens plus capable d'accélérer. Je rattrape donc ces deux concurrents, les double, ...et les distance un peu.

Voilà le dernier ravitaillement. Manuella et Lubin sont là et je suis content de leur annoncer que ça va un peu mieux. Je passe sans m'arrêter et m'élance dans la dernière partie en me disant qu'il y a peut-être quelques places à grignoter.

Finalement, je creuse l'écart avec mes poursuivants, termine sur un bon rythme, mais ne rattrape personne. Je suis même un peu déçu que ça se termine car je sens de mieux en mieux et profite de plus en plus de la course !

Voici  la dernière descente, l'arrivée sur la route et le petit pont. Il reste 500m et voilà enfin une concurrent, Damine Le Tutour, de l'ETA!

Mes jambes répondent bien à la sollicitation et le souvenir du sprint de la veille me revient en mémoire. Damien se retourne, me voit et accélère. Je me rapproche rapidement, sans trop savoir si cela a un sens...

Dernière ligne droite, Manuella est là et Lubin s'avance vers moi, hésitant. Depuis le début de la semaine, il me dit qu'il voudra passer la ligne d'arrivée sur mes épaules ! Je coupe donc tout, m'arrête et le fait grimper. Je le rassure aussi car la foule et le bruit à l'arrivée ont toujours tendance à l'impressionner.

Et voilà une nouvelle arrivée en doublette!

Je suis content d'avoir finalement bien résisté, d'avoir terminé et de partager cela avec Lubin. Je reviens de loin, 39ème du 58km en 5h41 au final.

Quelques minutes plus tard, Manuella m'annonce qu'un autre concurrent du défi m'a doublé et les organisateurs confirment effectivement que je termine 4ème. Les podiums ont lieu et je n'apprendrai finalement que deux jours plus tard, après nouveau calcul, que je termine troisième du défi !

Je finis à 27 secondes d'Elie en temps cumulés...je pensais vraiment qu'il avait beaucoup plus d'avance et je regrette un peu de ne pas avoir plus forcer dans certains passages...mais bon je ne savais pas et j'ai fait comme je pouvais.

J'ai peut-être perdu un peu de temps aussi à prendre mon petit cavalier à la fin,...mais c'était pourtant mon moment préféré de la course !...donc pas de regret à avoir !

Et de toute manière 2ème ou 3ème, ça ne change rien. Quand à la première place, David était très très nettement au-dessus et il termine même, à une très belle 13ème place le dimanche ! La classe!

Ce fut donc une nouvelle expérience enrichissante et des retrouvailles avec un beau parcours, vraiment difficile, et beaucoup de trailers sympas.

Thierry Breuil, victorieux, auteur d'une belle course et d'un émouvant discours sur le podium. Respect!