raid-is-greg

                                     La Diago' approche et j'ai eu la chance de recevoir un petit descriptif du parcours et des conseils de matos d'Antoine Guillon, grand monsieur du raid enFrance (il a déjà terminé deuxième puis quatrième l'an passé de la Diago'!, donc une vraie référence!). C'est Benoît De Preville qui m'avait filé gentillement son adresse, et je n'ai pas été déçu. Vraiment sympa de sa part de faire ainsi partager son expérience, d'autant plus qu'il doit être souvent sollicité!     En tout cas je pense que ce topo, précieux pour moi, peut être intéresant à lire pour d'autres!...alors, bonne lecture!

Grand raid.

Salut, avec pas mal de retard, je te fais un petit topo de cet ultra.

Pour réussir son pari, il faut se méfier de bien des choses.

Pour répondre d’abord à tes questions, la fréquence des ravito permet de se suffir d’un sac de 11 litres. Je fonctionnerai cette année avec un 6 litres, équipé de deux porte-bouteilles.

C’est plus rapide que de déposer le sac pour faire le plein du camel. Tu peux télécharger sur le site le road book qui positionne les points de ravito. Attention, les distances, bien que courtes, sont importantes en temps !

Pour moi, du 1^er au Volcan, il me faut 2h30.

Côté matos, casquette très importante, qui permet en outre de se tremper la tête dans les ruisseaux, notamment dans le secteur Cilaos et Mafate.

Je prends le départ en short et tee-shirt manches longues. Je mets un débardeur à Mare-àBoue.

Note qu’il faut revêtir un tee-shirt de l’organisation au départ et à l’arrivée. On a le choix entre un débardeur et un tee-shirt. Il faut le passer par dessus ta tenue et l’enlever dans le premier sentier, à 2 km, c’est juste pour les images des sponsors. Idem pour l’arrivée, avant d’entrer dans le stade. Sur le site, ils en font tout un plat, mais la réalité est toute autre.

Ne pas oublier une petite veste coupe-vent, qui peut-être utile au volcan, ça caille parfois.

Sur les ravitos, tu trouves bananes, fruits secs, soupe, barres, du salé, bref, de tout. Boissons gazeuse ou plate, coca. Je fonctionne à l’eau +coca en mélange 1/3coca. Quelques gels en secours(4-5) et le reste c’est banane à gogo.

Le parcours, ça tombe bien, sera le même que l’an passé.

Donc, départ de fous, à fond, comme un semi, et on a pas le choix car il y a 1500 réunionnais surexcités qui poussent !

Ca ce calme vite, sur la route qui suit la sortie du stade. Ensuite, partie piste large et montante jusqu’au 11^e km. Petit point d’eau et c’est rapidement l’attaque du sentier du volcan. Tu comprendras immédiatement ce qu’est le GRR. Technique à fond, du caillou, des racines, de la glisse, le top pour s ‘amuser’.

Sur le plateau, ça serpente sur la pierre volcanique, ça scronch sous les pieds. Ravito volcan avec ambiance et ça repart pour une ascension assez forte mais simple, avant de basculer dans du technique sur pierres acérée. Attention à la chute. Traversée de route et c’est la suite de la descente dans une prairie type alpage, avec des vaches. Sol mono sentier terreux, assez glissant, ponctué de quelques échelles à 4 ou 5 marches pour passer par dessus les clôtures.

Arrivé en bas, piste de 2km interminable sur petite route qui rejoint le ravito de Mare-à Boue.

La suite est à doser sérieusement :  Sentier de Kervegen. Attention, chaleur, boue, rondins de bois dans les parties marécageuses, rochers à enjamber, le tout en faux plat montant avec des coups de cul. Et c’est très long ! Donc, beaucoup de prudence, autrement tu y laisserais trop d’énergie. C’est un passage important en tête de course, ne pas s’emballer surtout, et ne pas laisser filer non plus. Du dosage donc.

Après, c’est la récompense pour qui aime la descente. Virages serré, marches en rondins, sol sablonneux ou humus tassé, sous l’ombre des Cryptomerias, dans du 20 à 30%, le pied !

Bas de la descente, petit pointage et il reste alors une route qui monte un poil et qui descend fortement jusqu’au ravito de Cilaos. C’est longuet, ça tape au pied.

Sortie  de là, descente en lacet , rivière et remontée sur la route où un petit ravito t’attend. C’était un passage assez dur, bien raid, mais pas encore technique, ponctué de nombreux ruisseaux.

Là, ca se corse ! Montée très raide, heureusement sous les arbres, longue. Au sommet c’est l’entrée dans Mafate. Toute la difficulté du raide est concentrée sur les 40km qui suivent.

Tu entres dans une gorge infernale. 50% de pente par endroit, des marches en béton de 50cm parfois, aménagées dans les endroits qui ravinent trop. Il faut souvent s’aider des deux mains pour franchir les rochers. C’est toujours très étroit.

C’est donc une suite de montées et descentes très très techniques, d’où on ne ressort qu’après la montée qui suit Rivière des Galets Deux Bras. Elle s’appelle montée de Dos d’Ane, et elle est terrible. Il y a d’abord un bon km hésitant, qui descend même parfois, puis ça monte carrément. Le sol n’est pas technique. C’est un mono sentier très étroit, avec des échelles et des mains courantes pour se hisser. On en bave. Ensuite, petite route pour rejoindre le stade Dos d’Ane, avant de monter encore jusqu’à Kiosque Affouche . Pas trop technique cette fois.

Toutefois, si le temps est humide, ça glisse, surtout après. Le terrain est plutôt buissonnant, et il faut slalomer.

Ensuite, on rejoint Colorado, par une forêt ponctuée de bosses ( 15 exactement depuis Affouche). L’année dernière il bruinait et c’était casse gueule. On peut heureusement se rattraper aux branches qui bordent le monotrace.

Ravito qui sent bon l’arrivée, et c’est la dernière descente, tout aussi redoutable, dans un chaos de rocher. Mais quand on en est là, plus rien ne nous arrête, et c’est l’entrée sur le stade pour savourer sa propre victoire.

J’espère que cela te donnera des indications pour te préparer.

N’hésite pas si tu as des questions.

A+

Antoine